mercredi 26 juillet 2017

IL Y A GOUTTE ET GOUTTE.


Goutte : n’attendez pas la première crise pour agir.


Dr Jean-Pierre Willem



La « goutte » qui réchauffe le cœur des habitants de certain village, c’est tout simplement l’eau-de-vie, distillée chaque année par les bouilleurs de cru. Cette « gnôle » n’a (presque) rien à voir avec la goutte dont je vais vous parler, qui est une maladie métabolique. 


On peut être goutteux sans le savoir... jusqu'au jour où, après un stress, une grande fatigue, un excès alimentaire (alcool surtout), une exposition au froid et à l'humidité ou un choc sur l'articulation, survient la fameuse crise de « goutte ». Elle se manifeste, au niveau du gros orteil, par une douleur brutale, intolérable, permanente, battante, qui débute souvent la nuit. L'articulation du gros orteil est gonflée, rouge, chaude, ne supporte aucun contact, même pas celui d'un drap. En l'absence de traitement, la crise dure 5 à 10 jours avant la disparition de la douleur. Elle peut se reproduire et, si le gros orteil est le plus souvent touché, d’autres articulations peuvent néanmoins être atteintes (pied, cheville, genou, main, poignet ou coude). 

Pour la petite histoire, il m’est arrivé de soigner une religieuse, qui souffrait de ce dérèglement métabolique. Je n’ai alors pas osé lui demander si elle appréciait particulièrement l’apéro… !

Les vraies causes de la « goutte ».


Souvent héréditaire, dix fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, la goutte est liée à un excès d'acide urique dans le sang. Cet acide est apporté en partie par l'alimentation, mais il est surtout fabrique par le foie, puis il est éliminé dans les urines et les reins. Cet excès d’acide urique a deux causes principales :
un excès de production dû à l'hérédité ou au surpoids et aux apports alimentaires. La goutte a d'ailleurs la réputation d'être la maladie du bon vivant, amateur de bonne chère, et l'image traditionnelle du goutteux est celle du « podagre », gros homme un peu congestionné ; 
une élimination insuffisante par les urines, à cause d’une faiblesse rénale ou de traitements prolongés par les corticoïdes. 
Dans les deux cas, le résultat est le même : l'acide urique excédentaire se dépose dans les tissus sous forme de cristaux microscopiques, allongés et pointus, d'urate de sodium. Les articulations, en particulier celle du gros orteil, sont le siège favori de ces dépôts, qui peuvent aussi se localiser sous la peau sous la forme de tophi goutteux (excroissances indolores remplies d'un liquide blanchâtre) et dans les reins (formation de calculs d'acide urique, responsables de coliques néphrétiques).

Boire beaucoup… d’eau, et bougez !

Pour éviter les crises de goutte, il est capital de boire beaucoup (1,5 à 2 litres d'eau par jour) et de faire de temps en temps des cures d'eau bicarbonatée (Badois, Vichy ou Saint-Yorre) : ces eaux limitent la formation de calculs urinaires, du fait de leur caractère alcalin. 

Pour boire régulièrement en quantité suffisante, il faut s'imposer un peu de discipline : 

garder autant que possible la bouteille d'eau à portée de main et se servir régulièrement : boire 10 fois par jour vaut mieux qu'absorber 1 fois 1/2 litre ; 
profiter des repas pour absorber 1 ou 2 verres supplémentaires ; 
boire systématiquement un verre d’eau après avoir uriné. 
Il peut être nécessaire de perdre du poids, mais prenez garde aux restrictions exagérées et aux régimes fantaisistes : les cellules graisseuses ainsi supprimées libèrent leurs protéines, que le foie transforme… en acide urique. 

L’autre recommandation majeure, c’est de faire de l’exercice : la sédentarité favorise la crise de goutte.

Faites du tri dans votre Frigidaire !

Pour éviter les crises, essayez de limiter les produits suivants : 

Les abats (foie, rognons, ris de veau, langue, tripes, cœur, pieds de porc et tête de veau), la charcuterie, mais aussi les viandes grasses ; 
Limitez les fruits de mer, les sardines, les anchois ; 
Fuyez les alcools, particulièrement le vin blanc, mais aussi les jus de fruits industriels ; 
Diminuez les légumineuses (haricots, fèves, lentilles, soja, pois, pois chiches), les asperges et les épinards. 
Le café serait bénéfique, car il aiderait à éliminer l'acide urique. Il faut manger beaucoup de légumes, beaucoup de fruits, particulièrement les cerises et les fraises, remplacer les viandes par du thon et du saumon, et manger du pain complet.

Les traitements naturels les plus efficaces.

En plus d’un mode de vie adapté, je vous recommande quelques traitements naturels qui ont fait leurs preuves contre les crises de goutte :
D’abord, n’hésitez pas à prendre de la vitamine C qui facilite l’élimination de l’acide urique ; 
Faites le plein d’omégas-3 (et oméga-6) qu’on trouve dans les poissons gras, les fruits à coques, l’huile de colza, les graines de lin ; 
Le bicarbonate de soude va vous soulager lorsque des crises surviennent (1/2 cuillère à café deux fois par jour dans un verre d'eau). 
La gemmothérapie et le concentré de principes actifs contenu dans les bourgeons peut aussi être d’un grand secours. Voici ce que je recommande :
Le matin 50 gouttes + eau : Ribes nigrum (cassis) Bg. Mac. Glyc. 1D 
Le midi 50 gouttes + eau Betula pubescens (bouleau) Bg. Mac. Glyc. 1D 
Le soir 50 gouttes + eau Fraxinus excelsior (frêne) Bg. Mac. Glyc. 1D 

L’aromathérapie aussi va vous aider : voici les huiles essentielles les plus importantes à mon sens pour lutter contre la goutte : 
Par voie orale :
(2 gouttes du mélange suivant 3 fois par jour sur du miel ou du sirop d’érable) :
HE juniperus communis montana 2 ml
HE gaulthéria procumbens 1 ml
Ess. Citrus lemonum 2 ml 

Par voie cutanée :
(4 gouttes du mélange suivant en massage léger sur les articulations) :
HE ocimum basilicum 5 ml
HE junipirus communis 3 ml
HE Helichrysum italicum 2 ml
HE gaultheria procumbens 3 ml
HV millepertuis 30 ml

Les traitements conventionnels.

La crise de goutte est traitée de manière efficace par la colchicine, issue des plantes de la famille des colchiques. En général, il s’agit d’un traitement continu par des médicaments hypo-uricémiants (qui diminuent le taux d'acide urique dans le sang par limitation de sa synthèse). C’est le cas de l'allopurinol (Zyloric) par exemple. 

Pendant la crise, la colchicine empêche la précipitation des cristaux d'urate dans les articulations (très efficace sur la douleur, mais qui provoque des diarrhées). Souvent, on y associe des anti-inflammatoires non stéroïdiens. En traitement de fond, on a recours à l'allopurinol qu’il faut cependant arrêter en cas d'allergie (qui peut être très grave). 

Important : ne prenez pas d’aspirine pour soulager la douleur. Elle favorise les dépôts des cristaux d'urate dans les articulations. 

Avant de vous quitter, je dois avouer que j’ai omis un aspect. La prise d’eau-de-vie et d’alcool fort peut bel et bien donner la goutte. A votre bonne santé ! Transmettez mes excuses à la petite bonne sœur ! 

Je vous souhaite une très belle journée et surtout, portez-vous bien. 

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PS : Pour tous ceux qui s’intéressent à l’homéopathie – et je sais que vous êtes nombreux – voici quelques remèdes efficaces aussi.

Lorsqu’il y a une crise
Bryonia alba 7 CH, colchicum 4 CH, ledum palustre 7 CH, 5 granules de chaque toutes les heures. 
Bryonia alba : en cas d’articulation gonflée, rouge foncée, chaude, peau tendue et brillante, douleurs lancinantes aiguës, aggravées par le moindre mouvement, améliorées par le repos, par les applications froides et par la pression forte, aggravation à 2 h du matin, avec sécheresse des muqueuses (bouche sèche et soif). 
Colchicum : mêmes effets que la colchicine allopathique (sans les inconvénients). En cas d’inflammation du gros orteil, forte douleur aggravée au toucher et par le mouvement. 
Ledum palustre : en cas de douleurs aiguës dans les orteils, aggravées la nuit, par la chaleur du lit, améliorées par les applications d'eau froide. Bon remède de goutte chronique, avec rhumatisme chronique et tophus. 
Traitement de fond, si les crises se répètent 5 granules matin et soir pendant plusieurs mois.
Ledum palustre 7 CH, vu ci-dessus. 
Sulfur 9 CH : si alternances d'éruptions et d'autres maladies (asthme, diarrhées, crises de rhumatisme ou de goutte). Terrain habituel : sujet jeune, actif, aimant la bonne table et les bons vins, souvent obèse, craignant la chaleur, peau brûlante, avec des éruptions, orifices rouges, coup de fatigue vers 11 h, souffrances revenant périodiquement (tous les trois ou six mois), pieds brûlants le soir (hors du lit), diarrhée vers 5h, impatient 
Uricum acidum : 15 CH, pour essayer de diminuer la formation d’acide uriq
Lycopodium clavatum : 7 CH, bon remède pour éliminer l’acide urique, insuffisance rénale et hépatique. Terrain habituel : digestion lente avec ballonnements, douleurs de l'estomac 2 à 3 heures après les repas 
Natrum phosphoricum : 4 CH, goutte du gros orteil (ou poignets ou petites articulations) par temps chaud, avec acide urique sanguin élevé, langue recouverte d'un enduit épais jaune, tendance aux acidités d'estomac, aux vomissements et diarrhées acides. 
Il existe aussi des complexes homéopathiques. 
Au choix :
Urarthone : 1 cuillère à soupe le matin à jeun et 1 cuillère le soir au coucher. En cas de poussée inflammatoire : 1 prise supplémentaire - Labo Lehning (flacon 250 ml) 
OuLedum complexe N°81, 3 fois 20 gouttes en dehors des repas.
 







mardi 18 juillet 2017

L'ÉRYSIPÈLE - Une infection bactérienne de la peau


Qu'est-ce que l'érysipèle ?





Peu connue, cette maladie de la peau est une pathologie qui nécessite une prise en charge rapide afin que l'infection bactérienne ne dissémine pas dans tout l'organisme. L'érysipèle est une infection qui touche principalement les adultes de plus de 50 ans. Certains facteurs favorisent la survenue de cette infection comme la présence d'une plaie cutanée ou d'un ulcère, un déficit de l'immunité, une insuffisance de la circulation veineuse des jambes ou le diabète. 

La contagion de l'érysipèle

L'érysipèle est contagieuse et nécessite un traitement sous antibiotiques. Un antalgique peut être administré pour faire baisser la fièvre qui survient lors de l'infection.


Les symptômes de l'érysipèle






Les symptômes de l'érysipèle sont les suivants: Manifestation de plaques rouges sur le visage ou sur les membres inférieurs, avec parfois des gonflements et une fièvre très forte pouvant dépasser 40°C. Ces rougeurs s'accompagnent de douleurs parfois importantes. La prise en charge médicale doit être rapide.




L'érysipèle implique la prescription immédiate d'un traitement. Celui-ci repose sur la prise d'antalgiques et d'antibiotiques de la famille des antistreptococciques comme la pénicilline. Le malade doit évidement rester au repos pendant plusieurs jours et jusqu'à la disparition de la fièvre et des 'inflammations.